Après un week-end sans compétition, l’échéance qui suivait, n’avait rien d’une sinécure. En effet, il s’agissait ni plus ni moins de la 4ème manche de la Coupe du monde d’Enduro qui se disputait à Samoëns en France. Faute de budget et voulant me concentrer cette saison principalement sur d’autres événements (Shimano Epic Enduro, Coupe de France, courses helvétiques etc…), c’était mon unique apparition parmi le gratin mondial avec pas moins de 300 pilotes!
Arrivé sur place dès jeudi midi, aucune reconnaissance n’était toutefois autorisée sauf sur la SP3 (à pied vendredi après-midi). C’était l’occasion de prendre un peu de repos, goûter à la fraîcheur bienfaitrice du Giffre, la rivière locale, et régler les derniers détails mécaniques. Contrairement à pas mal de riders, faute de temps, je n’étais pas venu rouler le secteur du Grand Massif au préalable mais gardais cependant bien en mémoire certaines spéciales parcourues l’an dernier à l’occasion de la Coupe de France.
A la publication des spéciales le vendredi, certaines ne m’étaient d’ailleurs pas inconnues. Sur ce format français une manche de reconnaissance sur chaque spéciale avait lieu avant la manche chronométrée (sauf sur la SP3 préalablement « marchée »). De grosses journées sur le plan physique donc, pour le haut du corps notamment.
Samoëns et sa météo perturbée c’est presque une histoire d’amour…pourtant cette année le terrain était diablement poussiéreux et pas de nuages à l’horizon… Quoique, le samedi au réveil, le ciel pèse de tout son gris… Après une manche de reconnaissance de la SP1 avec de belles sensations sur un sol sec offrant un très bon grip, un inévitable et puissant orage s’abat sur le charmant village. Ouf, nous sommes à l’abri dans le paddock, la télécabine est momentanément arrêtée.
Pneu avant changé, en route pour le 1er chrono. La piste a bien bougé et le grip est radicalement différent. Déjà hyper physique sur le sec, la pluie n’a pas rendu la tâche plus facile. Pas mal d’imprécisions, dur de piloter à 100% le dernier tiers du tracé avec une lucidité entamée et un terrain malicieux…vu de près à 10 mètres de l’arrivée. Près de 17 minutes d’effort tout de même!
La seconde spéciale ne présente pas le même profil. Beaucoup plus descendante, elle offre des passages engagés, de bons virages relevés très raide et poussiéreux ainsi que des sections pédalantes dans la partie finale. Que du plaisir! Bien content de ma prestation sur ces 11’41 » de dégringolade, je termine néanmoins à 1 minute tout rond de « E.T. » Vouilloz qui signe le « scratch ». Initialement 2 descentes étaient prévu sur ce tracé mais le retard lié à l’orage a contraint les organisateurs à supprimer une manche. Le départ de la spéciale 3 se gagne à la pédale sous une grosse chaleur. Une spéciale naturelle assez courte et très rapide avec une arrivée au coeur du village. Au terme de cette première journée, je pointe dans le top 70 scratch, plutôt satisfait!
Dimanche, ciel dégagé, motivation intacte, mais adducteurs et triceps bien entamés par le programme de la veille. Un départ au sommet du domaine grâce à une montée en télésiège appréciée par ces chaleurs! SP4: longue spéciale avec une 1ère partie rapide dans des virages relevés poussiéreux et des trajectoires ouvertes, une section pédalante puis une longue partie en forêt parsemée de compressions, épingles et dévers! SP5: spéciale rapide avec chicanes, épingles, goulets, un mini pierrier, et de belles relances avant de finir au paddock.
Après les manches de « reco », place au chrono. Difficile de trouver le même relâchement durant les manches de course… Emporté par la raideur de la pente je fais un tout droit de la SP4. De précieuses secondes égarées. Avec près de 13 minutes d’effort, il faut lutter dans la partie boisée pour tenir le guidon et ne pas partir à la faute. Enfin dans la SP5, bonnes sensations avec de bons passages malgré quelques soucis de transmission heureusement sans conséquences.
Malgré quelques erreurs sur le week-end, je reste bien content de ma régularité sur l’ensemble des tracés. Je termine finalement 68ème scratch avec un plateau de pilotes et un niveau assez incroyable! Un exercice parfait pour la prochaine manche de la Coupe de France qui se disputera aux Orres ce week-end, une nouvelle station à découvrir pour ma part. Bien placé au classement général il faudra à nouveau signer une solide performance pour glaner de nombreux points!
Profitez de ce bel été, à bientôt!
Emmanuel
© photos / Romain Laurent – Jérémie Reuiller
