Retour en terre jurassienne pour le 5ème rendez-vous de la saison! Mais cette fois de l’autre côté de la frontière puisque l’Enduro Jura by Julbo se tenait dans le parc naturel du Haut-Jura en France. Toujours au prise avec un emploi du temps bien chargé et malheureusement peu d’entraînement, j’abordais cette course avec l’envie de retrouver un peu plus de rythme et d’automatismes.

Avec sa formule « all-inclusive » (repas-logement), la convivialité occupe une place de premier plan. L’événement parfait pour retrouver de vieux potes ou faire de nouvelles rencontres avec d’autres membre de la famille « enduro ». A commencer par le vendredi soir où les pilotes sont invités à partager un repas commun au centre de vacances « Moustaki » des Moussières, QG de la course. Rires et discussions où le thème « météo » n’est jamais bien loin.

Une bonne nuit de sommeil, certes perturbée par le fracas de la pluie sur la toiture de notre imposant gîte. Au réveil, la situation n’est guère plus favorable… Petit-déjeuner avalé, derniers réglages réalisés, briefing terminé; la centaine de participants s’élance graduellement sur la première spéciale après une courte liaison.

Le tracé est super plaisant avec de jolis appuis et de beaux dévers, pas une mince à faire avec des conditions….glissantes. Après ce premier avant-goût, la second tracé chronométré arrive presque dans la foulée. De belles courbes rapides avant d’être bien calmé par une succession d’épingles boueuses où le vélo ne veut pas « obéir ». Un bon pédalage entrecoupé par la traversée d’un pont en bois nous amène à l’ultime partie de cette SP2. Une magnifique succession de virages dans la pente agrémentés d’écueils rocheux, tout un programme… Encore à la peine physiquement, je réalise malgré tout une bonne entame de course.

Un premier ravitaillement à St-Claude où chacun partage ses premières émotions et autres cascades. Le ciel menace…et finit par se déchaîner. Ouf! Nous sommes dans les bus qui nous remontent vers la 3ème spéciale. Encore une petite demi-heure de pédalage et nous voilà perchés sur une crête pour en découdre avec ce tracé annoncé physique. Ça se confirme, les manivelles s’activent! Le terrain détrempé n’aide pas et je sens bien que mon moteur manque toujours un peu d’huile. Le dernier goulet…ou plutôt « rivière » a  définitivement raison de mes pieds encore « secs ».

Petit quart d’heure de liaison, la pluie reprend de plus belle et le mercure ne vole pas haut. Heureusement, l’organisation est bien en place et on ne s’attarde pas. La partie sommitale de la SP4 offre de jolis passages rythmés mais requiert précision et un peu retenue pour rester sur le sentier. Puis soudain, la pente s’accentue, la forêt s’assombrit, la boue….encore de la boue. Ça devient très périlleux de piloter avec des sections très raides et des épingles « patinoires ». Je butte peu avant une cassure et m’offre un beau vol. De la belle survie ensuite. Sur les pieds, sur les fesses, sur le flanc. Enfin les dernières encablures en dévers sous les yeux de quelques jeunes spectateurs avides de gamelles.

Retour à St-Claude et retrouver les bénévoles du ravito qui nous proposent pâtes et riz bienvenus. Les averses s’estompent, puis reprennent. La spéciale 5, très technique, est annulée à cause la mauvaise météo. Il faudra revenir! En attendant, la courte dernière spéciale propose encore de sacrés défis aux concurrents. De glaise bien compliquée à dompter et des arbres à éviter… Malgré les indications des signaleurs, je perds encore du temps dans un beau « tout droit ».

Camions et bus chargés, les pilotes rallient progressivement Les Moussières pour une session de nettoyage/mécanique bien méritée. En prime le soleil est revenu et il fait bon profiter de ses rayons! Les destriers sont parés pour le lendemain. Place à la soirée, savant orchestrée par le désormais traditionnel « speaker taquin » à la salle des Dolines.  Le « skinny game » ouvre en grande pompe les festivités. Le concept est simple: un tronc, un vélo de 24 pouces, de l’équilibre et de la vitesse… Un moment super convivial! J’assure un peu le show lors de mes tentatives. En finale, le fond de verre de Charteuse, avalé de travers, a raison de moi..et du speaker que je renverse après un nose-turn trop prononcé 😉

De beaux instants qui se prolongent au cours d’un très bon repas clôturé magistralement par une leçon spéciale du « professeur speaker » et par la projection de quelques images du jour. Hop au dodo. Demain, on remet ça!

Au réveil, le ciel est couvert mais pas de précipitations…pas encore. La spéciale 7 combine les deux premières spéciales de la veille. Les sensations sont bonnes mais ça glisse toujours autant si bien qu’il est parfois difficile d’enchaîner les passages avec la fluidité convoitée. D’ailleurs, dans la partie finale, je me retrouve au sol dans une épingle. Guidon tordu, frein arrière au milieu du cintre, je termine tant bien que mal. Une nouvelle liaison motorisée qui prend fin sous les assauts célestes. Pas chaud, et il pleut méchamment désormais. La SP8 du « Saut du chien » offre de belles sections notamment une seconde partie très bien aménagée dans de la gravette…histoire d’oublier un peu la boue. Du plaisir mais quelques erreurs et pas assez d’engagement pour affoler le chrono.

Un dernier détour au ravito de St-Claude pour reprendre des forces en vue de l’ultime et longue spéciale. A la sortie du bus, l’ambiance est à nouveau très humide…et le froid me fait claquer des dents. Heureusement, la petite demi-heure de liaison me réchauffe et me motive pour le dernier morceau. Pas évident de se frayer un chemin entre les obstacles et le brouillard dans le haut du tracé. Dans la partie pédalante et ses quelques « coups de cul » je décide d’enlever mes lunettes pour essayer d’y voir plus clair. La fin du tracé ultra ludique avec plein d’épingles est partagée avec mon pote Yann. Gros sourires à l’arrivée, 13 minutes de « fun », que c’est bon 🙂

De retour au QG, une bonne douche avant de passer un sympathique moment lors des résultats. Finalement, je termine avec satisfaction à la 7ème place derrière les « cadors ». Un grand merci à l’organisation, François Bailly Maître et les bénévoles pour cet événement de grande qualité malgré des conditions capricieuses!

La saison continue les 24-25 juin au « Rock the Besso » à Zinal pour la seconde manche de l’Enduro Helveti’Cup!

A bientôt!

Emmanuel

© Benjamin Becker – Follow Racer